Au-delà du Prout et plus loin… (20)

Les monuments de l’occupant soviétique tremblent

 

     Dans les jours du 26 et du 27 avril 2007 a été déplacé “Le Monument des libérateurs (n.a. soviétiques) de la ville Tallinn”, l’événement qui a pris l’intérêt public. Une grande foule de jeunes manifestants, en appartenant à l’ethnie russe et en portant de drapeaux de la Russie, s’est opposé à la modification de l’emplacement du monument du centre de la capitale estonienne dans un cimetière de la périphérie. Les jeunes étaient du quartier Lasnamea, une sorte de ghetto de russophones. Parmi les slogans criés à l’époque était aussi “À bas Ansip”, allusion au fait que le premier ministre estonien Andrus Ansip a déclaré que “tous les monuments qui commémore l’occupation soviétique seront déplacés.” Pendant les événements ont été brisées de vitrines de magasins de luxe et de fenêtres de banques, ce qui explique pourquoi le président de l’Estonie Toomas Hendrik Ilves les a nommé de “vandales”.

   Moins de quatre semaines après la survenance de cet ‘événement, je regardait contrarié le monument “Libération”, situé dans le milieu de la place des Nations Unies dans la zone centrale de Chisinau. Un pilier parallelipedique, haut, de pierre attirait l’attention des passants sur la statue de bronze d’un soldat soviétique avec les jambes écartées, en s’appuiant avec sa main droite sur une épée pointant vers le bas, en ayant les yeux fixés sur le dos d’une allégorie de la victoire de l’Armée Rouge – une statue aussi en bronze d’une femme avec les bras largement écartés, comme si elle voulait décoller du socle. Je venais de sortir de l’hôtel “Chisinau” ensemble avec Ion Carteputredă, qui m’avait invité à une promenade nocturne à travers la métropole des sept collines du rivage de la rivière Bac. On a traversé le boulevard Costache Negruzii par le passage souterrain et on a pris le boulevard Stefan cel Mare şi Sfant (n.a. Étienne le Grand et le Saint). Immédiatement on est arrivé en face de l’hôtel “National”:

      – À cet hôtel j’ai été hébérgé en 1979, quand il s’appelait “Intourist”.

    – Ça veut dire que, même alors, vous avez remarqué le monument “Libération”, réalisé en 1977 par les sculpteurs Lazar Dubinovschi et Naum Epelbaum.

   – En ces jours – là je pensais, mais je n’avait pas le courage de dire que la statue du soldat soviétique libérateur, avec les guillemets de rigueur, représentait, en effet, le soldat soviétique occupant. Je savais cette vérité de mon père, qui a reçu l’ordre la “Couronne de la Roumanie”, avec le grade de chevalier, pour les faits de bravure sur le front de l’Est,

    – Ne vous faites pas de problèmes de conscience. Ni les Estoniens n’ont pas fait publiquement le désir de  déplacer le “Monument des libérateurs (n.a. soviétiques) de la ville Tallinn” du centre de la ville qu’après ils ont adheré à l’Union Européenne le 1er mai 2004.

    – Je dois tirer la conclusion que le monument “Libération” sera déplacé du centre de Chisinau seulement après que la République de Moldavie va rejoindre l’Union Européenne?

    – Peut-être même pas alors. Toutefois, nos gouvernants communistes vont continuer d’assurer la bonne maintenance des monuments de l’Armée Rouge, tant comme dictent les chefs de Moscou. Même, récemment, ils ont pensé à dépenser quelques millions de dollars pour ériger une nouvelle statue de son genre sur le rivage de Dniestr.

    – Cependant, je n’ai pas vu des statues de Lénine à Chisinau.

    – Vous n’avez pas été au pavillon international Moldexpo. Là – bas, on peut encore y voir un Lénine petit, dodu, vieil, qui a besoin, il semble, de s’appuyer avec une mains sur un rocher pour se maintenir debout. Jusqu’en 1991, cette statue a été placée sur le boulevard Stefan cel Mare si Sfant, en face du bâtiment du gouvernement. Voulez-vous la voir?

    – Non, merci.

   – Alors, vous seriez intéressé du monument funéraire d’Alekseï Ilitch Bielski – Héros de l’Union Soviétique?

   – D’aucune façon!

  – Mais, si je vous invite à visiter le monument érigé à la mémoire de l’artiste Ion et Doina Aldea – Teodorovici, décédés dans un accident de voiture survenu en Roumanie en 1992, vous me refusez encore?

   – Au contraire. Je ne savais pas de l’existence d’une telle statue.

   – Le monument est  l’œuvre du sculpteur Iurii Canaşin et a  été érigé en 1999.

   …Après moins d’une heure de marche, nous sommes arrivés sur la rue Alexei Mateevici, au numero 77. Le soir est tout à fait venu. La voûte céleste était dominée par l’étoile du Berger. De grillons invisibles avaient commencé un véritable concert. Dans la pénombre créée – on n’a pas encore allumé les lumières de l’éclairage public – j’ai vu un  piédestal bas, de granit, sur lequel un bloc de marbre blanc servait comme socle pour deux statues de bronze proches. Sur le socle étaient inscrits deux mots: “Ion – Doina”. Il me semblait que j’assiste à l’ascension vers l’étoile du Berger de deux artistes qui ont chanté si merveilleusement Mihail Eminescu (n.a. Mihail Eminescu, poète roumain, qui a écrit, entre autres, le poème “L’Étoile du Berger”).

    – Les coûts de cette mémorial ont été supportés par de fonds privés.

   – Je ne m’attendais pas que le gouvernement communiste de Chisinau érige de statues à  ces artistes qui ont milité par la chanson pour l’appropriation à la  Roumanie de la République de Moldavie, j’ai completé les paroles de l’universitaire chisinauan.

 

Doru Ciucescu

 

Le texte fait parti du volume en cours de traduction

“Au-delà du Prout et plus loin… ”

(La traduction du roumain et l’adaptation sont réalisées par l’auteur lui-même)