Au-delà du Prout et plus loin… (8)

“Services au paquet” avec de Bessarabiennes

 

     Dans les quelques jours passés à Chisinau, à l’occasion du symposium de communications scientifiques, je me faisais l’habitude de m’attarder sur l’un des bancs près de la statue de Stefan cel Mare si Sfant (n.a. Étienne le Grand et le Saint).

    C’était en mai 2001, et les soirs brûlaient de la radiation de l’asphalte chauffé pendant la journée. Le soleil s’était descendu vers l’ouest, après les couronnes des arbres du jardin public Stefan cel Mare si Sfant. À un moment donné s’est approché de moi Laurian Eminentiev, l’un des étudiants bessarabiens venus avec une bourse offerte par l’Etat roumain à l’Université de Bacau. Son étonnement de me voir là était réciproque. Il était accompagné d’une jeune blonde, assez haute, avec de formes demi – decouvertes, qui pouvaient enflammer rapidement les regards masculins, comme la plupart des filles qui s’agitaient ou se relaxaient dans la zone. Ils se sont tous deux assis à côté de moi.

    – Ileana Creduleva, s’est présentée la jeune durant que ses paupières battaient comme les ailes de papillon.

     – Euh…

    – Ileana, ma copine vient de rentrer de l’étranger, Laurian a pris ma parole. C’est ça, en fait, la raison pour laquelle j’ai pris ces minivacances et je suis venu en toute hâte à Chisinau.

    – Où étiez-vous, en fait, stimable mademoiselle?

   – Euh…

  – Je vous le dis, monsieur le professeur. Ileana a été trompée par une entreprise de Chisinau, qu’elle sera amenée par un minibus en Italie pour s’occuper d’une vieille dame. Elle a payé mille dollars pour un passeport, le visa de l’Italie et le transport. Il y avait plus de filles. Mais, à Belgrade elle a appris qu’elle devait aller en Bosnie.

   – En Bosnie?

   – La Bosnie est une destination où la prostitution est très rentable.

   – Pourquoi?

  – La Bosnie est un pays à majorité musulmane où la virginité est obligatoire au mariage. Par conséquent, l’offre indigène de “filles” est très faible par rapport à la demande. Dans cette situation, les jeunes bosniaques soit procèdent  aux vices sexuels, dans la tradition des janissaires turcs, qui ont introduit l’islam dans la région il ya plusieurs siècles, soit ils font l’appel à la “marchandise” allogénique.

   – Comment Ileana s’est – t – elle débarrassée de proxénètes?

   – À Belgrade était un centre de triage d’où les filles étaient forcées de partir soit en Bosnie, soit au Kosovo. En apprenant que les compagnons vont l’envoyer en Bosnie, elle s’est rendue compte qu’elle a à faire avec de proxénètes. Il a saisi un bon moment et a réussi à sortir dans la rue où elle a appelé un équipage de police.

    – Ma chance, c’est que j’ai gardé mon passeport et je ne l’ai donné aux proxénètes, est intervenue Ileana.

   – Les autres filles, qu’est – ce qu’elles ont fait, mademoiselle Ileana?

   – Je ne sais pas, mais je pense qu’elles savaient ce que les attendait, quand elles ont quitté la Moldavie.

   – Monsieur le professeur, les personnes presentes sont exclues, mais vous devez savoir  que beaucoup de Bessarabiennes s’habillent comme de putes depuis la maternelle, Laurian est intervenu.

    – Pourquoi?

   – Parce qu’à ces Bessarabiennes on voit leurs culottes depuis la petite enfance.

   – Tu exagère, Laurian! j’ai essayé de réparer la gaffe…

   – C’est vrai, la majorité des Bessarabiennes sont de dames, m’a approuvé Ileana.

 – Monsieur le professeur, à Chisinau sont tellement nombreuses les “professionnelles” et tellement convenables, qu’il est d’usage pour le jour onomastique que les amis offrent à la personne célébrée une bouteille de champagne et deux représentantes du beau sexe. Il peut arriver que la champagne coûte davantage.

  – En effet, une habitude très originale.

  – Monsieur le professeur, voulez – vous savoir où est – ce qu’on peut trouver de “filles professionnelles” à Chisinau?

   – Hum… juste une curiosité touristique… j’ai visité de tels quartiers pittoresques à Paris, Amsterdam, New York… de pure curiosité…

  – Eh bien, vous prenez à pied le boulevard Stefan cel Mare si Sfant vers la gare jusqu’à l’intersection avec la rue Ismail (n.a. Ismaël), où vous tournez à gauche. Puis vous continuez tout droit jusqu’à ce que vous atteignez Calea Mosilor (n.a. Voie de Vieillards), où est le marché aux puces. Là, dans de voiturs, les proxénètes des putes de luxe poissons attendent les clients.

   – Qu’est-ce que signifie “de luxe”?

   – C’est-à-dire que les services au paquet coûtent à partir de 50 lei moldaves.

   – Cela signifie un peu plus de cinq dollars, ce qui n’est vraiment pas cher par rapport aux prix dans l’Ouest.

   – Attendez de voir parce que pas pour rien viennent en Bessarabie de cohortes d’Italiens ou de hordes de  musulmans de l’Asie Centrale. Si vous êtes au volan d’une voiture, du marché aux puces vous pouvez aller vers le Combinat de Tabac de près, après quoi vous continuez rouler sur la rue  Uzinelor (n.a. d’Usines), l’ancienne Zavodskaïa, jusqu’à vous laissez derrière la zone industrielle. De là, la route est très proche du rivage verdoyant de la rivière Bic. Ensuite, vous roulez lentement parce que vous aller voir de place en place de gigolettes, qui ont pris l’affaire sur leur compte. Invitez – les dans la voiture où on vous offre un service oral rapide pour de sommes incroyablement petites, même pas dix lei moldaves, soit environ un dollar; pur les services au paquet vous ajoutez queleque chose.

   …Quand, enfin, je me suis separé de Laurian et de sa petite amie, j’avais devenu fermement convaincu que j’avais encore beaucoup de choses à entendre et à voir à Chisinau.

 

Doru Ciucescu

 

Le texte fait parti du volume en cours de traduction

“Au-delà du Prout et plus loin… ”

(La traduction du roumain et l’adaptation sont réalisées par l’auteur lui-même)